Mensonge, surenchère, mesquinerie, conflits d’intérêts, calculs matérialistes, injures publiques et autres propos orduriers, etc. ; sont devenus le lot des pratiques de l’opposition. A l’instar de Martin Fayulu qui prétend régler une crise électorale avec la création d’une structure de réformes institutionnelles. A l’instar aussi de Lutundula qui prétend que l’opposition va regagner l’Assemblée nationale parce que la Cour constitutionnelle a corrigé des erreurs matérielles alors qu’elle (l’opposition) avait claqué la porte pour protester contre l’unique siège qui lui était réservé au bureau de la chambre basse…
« Lamuka, échec de leadership et déchéance éthique ». Ainsi titrions-nous une de nos publications de la semaine en rapport avec les chamailleries au sein de cette plate-forme de l’opposition. Des antagonismes qui, estimions-nous, n’avaient rien à voir avec les intérêts du peuple tant clamés par ces mêmes opposants mais qui s’invectivent sans ménagement sur la place publique au point de heurter même l’éthique et poser un sérieux problème sur le leadership qu’ils revendiquent.
Si notre lecture du comportement de cette opposition était situationnelle puisque focalisé sur des cas d’actualité, certains internautes nous ont interpelés pour montrer et démontrer combien le mal est profond dans cette opposition supposée être le contrepoids du pouvoir, mais qui se complait dans des pratiques en contrepoids des valeurs censés caractériser son combat politique. Sans remonter trop loin, on peut seulement partir des dernières élections jusqu’à ce jour pour recenser des cas graves d’immoralités dans le comportement de cette opposition qui, à tout prendre, mérite bien une introspection morale pour se mettre au diapason de la dignité face à un peuple qu’elle n’a que trop longtemps instrumentalisé à ses propres intérêts.
Pratiques politiques aux confins de l’immoralité
En effet, que faut-il attendre d’une opposition qui prétend combattre des antivaleurs, mais avec des instruments similaires ? Le combat de l’opposition charrie trop d’actes indignent de ce nom de combat puisque voué nécessairement à l’échec. Cet échec n’en serait même pas un puisqu’en réalité, ce supposé « combat » est expurgé de tout le but que l’on en déclare. Le mensonge, la surenchère, la mesquinerie, les conflits d’intérêts, les calculs matérialistes, etc. ; sont autant de ces antivaleurs que pratique l’opposition au quotidien sans trouver la nécessité de s’en amender.
Comment, en effet, expliquer, par exemple, un combat farouche contre la machine à voter et les électeurs sans empreintes digitales – un combat qui a même causé mort d’hommes – pour qu’au finish, on lance un appel péremptoire à l’utilisation de cette même machine sans se trouver en devoir d’en apporter la moindre justification ? Qui, aujourd’hui, doit être comptable de ces vies humaines perdues ainsi gratuitement ?
Comment expliquer un combat pour la vérité des urnes lorsqu’on est soi-même incapables d’en apporter la justification matérielle ? Qui, ici encore, doit-on tenir pour responsable de toutes les pertes enregistrées face à une telle contradiction ? Et pourquoi, face à l’évidence d’une telle incapacité, tirer les conséquences qui s’imposent en termes d’assomption de ses propres responsabilités sans se projeter sur autrui pour l’accuser de ses propres insuffisances ?
Plus proche de nous, on vient d’apprendre que depuis plus de trois mois, pendant qu’il menait son combat farouche sur la vérité des urnes avec tout ce qu’i l’accompagne, notamment en, terme de langage ordurier sur autrui, Martin Fayulu et son aile extrémiste de Lamuka, menaient un lobbying avec un « plan de sortie de crise ». Un plan qui préconise l’institution d’une structure chargée des réformes institutionnelles dont il prendrait la direction.
Les mensonges continus de l’opposition
En fait de plan de sortie de crise, l’on remarque la solution qu’il propose ne correspond pas à la crise électorale qui fonde son combat sur la vérité des urnes. En effet, Fayulu, Muzito et les autres cadres de son aile dure de Lamuka savent très bien que la question des réformes institutionnelles n’a rien à voir avec la crise électorale qu’ils continuent d’entretenir pour les besoins d’une cause qu’ils sont les seuls à connaître puisqu’ils en sont manifestement les seuls bénéficiaires.
Plus encore, les réformes qu’évoque Fayulu dans son « plan de sortie de crise » relève des compétences constitutionnelles du Parlement concurremment avec l’exécutif national, y compris le chef de l’Etat. Or, pour des raisons qui lui sont propres, Fayulu a renoncé à son siège qui pouvait lui permettre d’initier ces réformes au sein de l’Assemblée nationale. Cette inconséquence politique est à la mesure de la déchéance morale qui a ôté toute limite aux agissements de ces opposants qui ont pris le peuple en otage dans un combat qui n’est pas le sien.
On en dirait autant de cette opposition parlementaire qui vient d’annoncer sa décision de réintégrer l’Assemblée nationale pour participer à ses activités. Christophe Lutundula, qui a fait cette annonce, a justifié cette décision par la correction des erreurs matérielles qui a permis à l’opposition de récupérer certains sièges perdus à la suite de précédents arrêts de la cour constitutionnelle dans les contentieux électoraux. Or, les Congolais savent que ce ne sont pas ces contentieux électoraux qui étaient à la base de la suspension de la participation de l’opposition aux activités de la chambre basse. A l’origine, en effet, l’opposition avait claqué la porte de l’Assemblée nationale pour protester contre l’unique siège qui lui avait été concédé au bureau de l’Assemblée alors qu’elle (l’opposition) en réclamait au moins deux. L’opposition était même allée jusqu’à refuser de siéger aux bureaux des différentes commissions permanentes pour le même motif.
Aujourd’hui, venir justifier le retour à l’hémicycle avec des raisons sans aucun rapport n’est qu’un autre grossier mensonge qui pose de nouveau le problème de moralité que nous décrions. En effet, considérée comme l’alternative au pouvoir en place, l’opposition se doit de briller par des valeurs et des pratiques pouvant rassurer le peuple quant à une éventuelle relève utile pour son avenir.
Malheureusement, en RDC, l’opposition semble devenir un repère de desperados des temps nouveaux et ne rassure plus du tout pour l’avenir.
JEK