INSÉCURITÉ A L’EST : LES PARRAINS DES MILICES SE DÉVOILENT

Dans notre article intitulé « intox chez les Nande sur le message de Kabila » publié sur votre site internet congovirtuel.org, nous stigmatisions l’attitude des pyromanes de l’Est qui cherchaient à sortir de son contexte les propos du Chef de l’Etat lors de sa causerie avec les députés de la Majorité présidentielle, particulièrement au sujet de l’incendie de sa résidence à Musienene dans le Nord-Kivu (http://congovirtuel.org/intox-chez-nande-message-de-kabila/) .

Ces pyromanes, assoiffés des conflits armés pour tirer leurs profits et satisfaire leurs ambitions, cherchaient à dresser toute la communauté Nande contre l’autorité établie, à commencer par le Chef de l’Etat, au motif que ce dernier les aurait livré à la vindicte populaire pour se venger de l’incendie de sa résidence.

Nous attirions donc l’attention de nos compatriotes Nande pour qu’ils ne suivent pas les chants de Cygne de ces pêcheurs en eaux troubles qui ne sont plus à identifier puisqu’ils revendiquent ouvertement leurs opinions et actions à travers les médias et les réseaux sociaux. Nos attirions aussi l’attention sur le danger de ces manipulations tribales en soulevant comme exemple, les tragiques événements du Kasaï avec le phénomène Kamwina Nsapu.

Aujourd’hui, nous constatons que malgré cette sonnette d’alarme et celle d’autres observateurs avisés et épris de paix, ces pêcheurs en eaux troubles poursuivent leurs besognes. Parmi eux se trouvent même d’anciens députés et même des députés fin mandat, mais qui sont couverts de leur immunité parlementaire et se trouvent donc à l’abri d’éventuels conséquences de leur discours tribalistes dont on connaît les ravages.

L’interpellation du Chef de l’Etat était claire et d’ordre général pour l’intérêt de la République tout entière, et ce n’est pas pour rien que Kabila avait décidé de la centrer sur la situation sécuritaire du pays. Il avait survolé cette situation sur toutes les zones qui étaient ou sont encore concernées. Arrivé au cas des deux Kivu, le Président de la République avait dit clairement que cette situation était inquiétante. Et il avait justifié cette inquiétude par l’activisme des milices locales qui déconcentrent les forces armées pourtant censées combattre l’ennemi commun qu’est aujourd’hui l’ADF. Joseph Kabila a montré comment les ADF avaient été sensiblement affaiblies avant de reprendre du poil de la bête lorsque les FARDC se sont vus obligés de s’occuper aussi des groupes armés locales qui contribuent aussi à l’insécurité.

En sa qualité de Chef de l’Etat et Garant de la Nation, Joseph Kabila avait commencé par dire son aversion à citer les noms des tribus dans ce genre de situation, estimant que la diversité culturelle est une richesse pour la RDC. Mais c’est certainement la mort dans l’âme qu’il a relevé que ces milices locales sont, en fait, des groupes d’autodéfense rattachés à des tribus bien précis pour défendre des tribus données. Et à titre purement illustratif, il a cité trois groupes armés rattachés aux tribus Hutu, Tutsi et Nande.

Et aux Députés en face de lui, le Chef de l’Etat avait dit trois choses au regard de cette situation :

  1. Pourquoi est-ce que ce sont « nos enfants » qui distraient les forces armées et affaiblissent leur efficacité face aux agresseurs au lieu de les laisser combattre l’ennemi commun ?
  2. Les FARDC sont là pour protéger tout le monde et il n’est pas question que des groupes tribaux se constituent des groupes d’autodéfense
  3. La problématique de pacification du Kivu n’est pas une affaire des FARDC et de la police seulement. Elle concerne aussi les députés qui doivent s’impliquer dans la sensibilisation des communautés pour le rétablissement de la paix et la sécurité qui profite à tout le monde.

Et en parlant de sa maison incendiée à Musienene, Joseph Kabila ne voulait pas stigmatiser une tribu. Au contraire, s’adressant aux députés Nande dans la salle, il leur a demandé de ne pas laisser que des milices qui commettent des exactions s’identifient à leur tribu. Une façon donc de les isoler pour faciliter leur neutralisation comme viennent de le faire, en Ituri, les communautés Hema et Lendu. Ceux-ci ont dénoncé les nouvelles tueries qui s’y sont perpétrées comme n’étant pas le fait d’une nouvelle confrontation interethnique, ce qui a facilité les opérations aux des FARDC et de la police.

Du reste, Joseph Kabila n’en est pas là à sa première interpellation des élites politiques, intellectuelles et notables de l’Est sur cette question de sécurité. Il l’a toujours fait chaque fois qu’il descendait à l’Est lorsque la paix s’y voyait troublée comme avec le M23 et le CNDP.

Faire une autre lecture de cette interpellation existentielle ne serait que faire montre de mauvaise foi. A la limite, on peut comprendre qu’il s’agit ici des vrais parrains des milices de l’Est qui cherchent à brouiller le vrai et salutaire message du garant de la Nation pour maintenir les populations, surtout les jeunes, dans l’ignorance et l’inconscience afin de continuer à profiter d’eux pour assouvir leurs ambitions personnelles.

Mais comme l’abondance ne nuit pas, nous joignons notre voix à celle d’autres bonnes consciences qui sont nombreuses pour dire « STOP » à ces pyromanes et attirer l’attention des vaillantes populations Nande et autres de l’Est afin qu’elles soient les premières actrices de la pacification de nos riches contrées de l’Est et, partant, les premières bénéficiaires des bienfaits de la paix. Pour cela, elles doivent se mettre du côté de la puissance publique en dénonçant tous ces manipulateurs qui ne cherchent qu’à les maintenir dans l’obscurantisme de l’insécurité.

Yvon RAMAZANI

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