Ancien fleuron de l’industrie du Sud-Kivu, la Sucrière de Kiliba, aujourd’hui Sucrerie du Kivu (SUKI), reprend vie très bientôt. Ce miracle économique est l’œuvre du Fonds de Promotion de l’Industrie (FPI) qui a répondu à l’appel des investisseurs de cette unité de production pour redonner vie à l’industrie du territoire d’Uvira où est implantée cette usine.
Le FPi a ainsi agi en conformité avec le Plan Directeur d’Industrialisation du gouvernement Congolais qui prévoit la création et la relance des activités de 1.000 unités de production à l’horizon 2025. Et pour se rendre compte de la renaissance de la SUKI, le Directeur Général Adjoint du FPI, Sam Martin Widjilowu, vient de conduire à Kiliba, territoire d’Uvira, une délégation composée d’experts du FPI et du ministère de l’Industrie. Objectif : évaluer l’état d’avancement des activités menées sur financement du FPI et identifier les contraintes liées à la finalisation de ce projet avant son inauguration dans un proche avenir.
Deuxième unité de production du sucre après la Sucrière de Kwilu-Ngongo située dans le Kongo Central, la SUKI était à l’arrêt depuis plus d’une décennie suite à la vétusté de son outil de production et à la récurrence de l’insécurité dans la région. Le vieillissement de ses plantations de cannes à sucre avait également plombé sa productivité, mettant ainsi à mal la mission de cette entreprise qui est d’entreprendre directement ou indirectement la production et la vente du sucre de cannes à partir de ses propres plantations ; ainsi que d’autres opérations connexes liées à la production du sucre.
Les travaux de réhabilitation entreprise depuis lors, ont débouché, en mai 2021 à des essais qui ont permis la production de 200 tonnes de sucre avec le concours d’un personnel estimé à 1.400 employés. Cependant, pour un fonctionnement optimal, la SUKI compte embaucher 500 coupeurs de cannes et 200 ouvriers à l’usine pour la campagne 2022. Celle-ci projette une récolte de 1.000 hectares de cannes arrivés à maturité pour une production attendue de 4.000 tonnes de sucre.
Le satisfecit du DGA Widjilowu
La mission du FPI a palpé les résultats du projet que cet établissement a appuyé. Aujourd’hui, l’ex-Sucrière de Kiliba renaît de ses cendres pour contribuer de nouveau à l’amélioration des conditions de vie des travailleurs, mais aussi de la population environnante. Sam Martin Widjilowu, DGA du FPI, s’est dit largement satisfait de la matérialisation de ce projet qui s’inscrit dans l’objectif global poursuivi par le FPI d’appuyer les efforts de l’Etat congolais dans le développement des chaînes de valeur du secteur agro-industriel à des conditions promotionnelles. « Nous avons voulu rentabiliser cet unité de production afin que la population de cette contrée se retrouve dans le travail », a fait savoir le DGA Widjilowu avant de préciser : « Nous n’avons pas encore atteint le lancement effectif, mais 1.400 emplois déjà créés, c’est encourageant. Nous osons croire que pendant la campagne, nous atteindront un effectif de 2.500 emplois. »
Et Sam Martin Widjilowu de renchérir : « Puisque le FPI a financé ce projet, nous avons le devoir de la redevabilité afin d’évaluer l’investissement et son utilisation ».
Projections de grandeur
Après avoir sillonné la vaste propriété et la plantation des cannes à sucre, le Directeur de cabinet Adjoint du Ministre de l’industrie, Faustin Kaningu, s’est également déclaré satisfait. Pour lui, la relance de cette usine va permettre à la RDC de réduire la dépendance aux importations du sucre et, au bout du compte, combler localement le déficit. « A voir la qualité du travail réalisé, l’espace et le terrain mis en valeur ainsi que la possibilité de création d’emplois directs et indirects, le ministre sera heureux de venir lancer la campagne de production du sucre d’ici la fin de ce mois », a-t-il conclu.
Gérard Tadebois, Directeur Général de la Sucrerie du Kivu, a, pour sa part, fait savoir que « l’année 2021, l’équipe pressante avait produit 200 tonnes. A notre arrivée, nous avons corrigé les failles existantes et avons pris le dessus. Nous comptons démarrer d’ci le début du mois de novembre. Nous aurons deux mois de campagne et pensons produire au moins 2.000 tonnes de sucre »
Les travailleurs et les habitants de la cité de kiliba se réjouissent des nouvelles éclaircis qu’occasionne la relance de la sucrerie du Kivu, jadis fleuron de l’économie congolaise et de la région. La reprise des activités dans ce secteur fait, en effet, renaitre l’espoir de toute une population longtemps démunie.
Tout en encourageant l’impressionnant travail abattu sur le plan social, le N°2 du FPI a, cependant, insisté sur l’amélioration des conditions de travail du personnel et de leurs familles. Il a recommandé notamment la construction et la réhabilitation des écoles et de l’hôpital ainsi que du camp de logement des coupeurs de canne.
A terme, la Sucrerie de Kiliba va générer plusieurs industries de seconde transformation des sous-produits du sucre, notamment la bagasse utilisée comme combustible pour les chaudières et l’électricité ainsi que l’écume utilisée comme fertilisant du sol et la mélasse pour la fabrication du rhum et de l’éthanol.
Remonter la pente de la production
Repris en 2011 après un arrêt de production en 1995, la Sucrerie de Kivu est un partenariat public-privé entre l’Etat congolais et la société Super Group visant à cultiver la canne à sucre sur une superficie d’environ 4.000 H a, produire au moins 18 000 tonnes de sucre chaque année et enfin offrir de l’emploi direct à plus de 3.000 ménages congolais.
A long terme, la Sucrerie du Kivu projette une production maximale d’au moins 25.000 tonnes l’an en doublant les effectifs du personnel, selon les estimations bien chiffrées, pour atteindre, au courant de l’année prochaine 3.000 employés directs recrutés au sein des communautés locales.
De 18.500 tonnes en 1975, la production de la Sucrerie avait chuté jusqu’à 5.888 tonnes en 1985 à cause du vieillissement des machines et des plantations, ainsi qu’au manque des pièces de rechange. Plusieurs interventions ont permis de réaliser plus d’hectares de plantation et de porter la capacité maximale de l’usine à 28.500 tonnes de sucre. Après l’arrêt de fonctionnement de la sucrerie en 1995 et sa reprise depuis 2011 par SUPER GROUP, ces objectifs de réalisation physique pose problème au niveau du rendement suite au vieillissement et à la défaillance des équipement de l’usine ainsi que la détérioration des infrastructures hydrauliques et la destruction des plantations de canne à sucre.