Félix Tshisekedi appelé à faire le choix entre collaborer avec les Occidentaux ou avec Joseph Kabila

« Emmanuel Macron et Uhuru Kenyata, visiblement sur la même longueur d’onde, ont demandé à leur homologue congolais de prendre son indépendance vis-à-vis de l’ancien président Joseph Kabila, au moment où on attend toujours la nomination d’un premier gouvernement » est le passage lourd d’implications que l’on lit dans un article de RFI Afrique sur la rencontre à Nairobi, la capitale kenyanne, entre le président français et son homologue congolais, Félix Tshisekedi le mercredi 13 mars 2019. C’était lors d’un dîner entre les trois présidents en marge du 3ème sommet One Planet.

Le contexte de ce conseil est celui dominé par des rumeurs qui ont fait le tour du monde et qui font état de la dépendance de Félix Tshisekedi à l’endroit de Joseph Kabila. Certains extrémistes de la coalition Cap pour le changement (CAP) appréhendent la dépendance de Fatshi vis-à-vis de Joseph Kabila et les détracteurs du cinquième président congolais le traitent de pantin, le présentant juste comme un président sans décision, mais ayant seulement la signature. Cela sousentend que Félix Tshisekedi se fait dicter ce qu’il doit faire par Joseph Kabila. Les rencontres entre le quatrième et le cinquième président congolais étant très mal vues par une certaine sensibilité politique en RDC et par les prédateurs néocolonialistes intéressés à la RDC.

Cependant, si pour certains extrémistes du Cach, le refus de l’entente entre Fatshi et Joseph Kabila se justifie par leur volonté de voir leur leader affirmer son autorité ou régler certains comptes à Joseph Kabila, le refus de cette collaboration entre les deux hommes d’Etat congolais revêt un autre sens chez les impérialistes occidentaux intéressés à la RDC. Les extrémistes du Cach ne tirent pas des conséquences des dispositions constitutionnelles qui abordent la problématique de l’alternance et qui donnent des indications sur les compétences, les attributions et prérogatives des institutions et animateurs des institutions de la RDC. Joseph Kabila a dirigé la RDC pendant 18 ans et a la maîtrise de beaucoup de dossiers. Fatshi a besoin de bien collaborer avec lui pour recueillir ses analyses sur certaines situations du pays. En tant qu’autorité morale du Front commun pour le Congo (FCC), Joseph Kabila a son mot à dire sur la proposition des noms des candidats premier-ministrables de sorte que pour nommer l’oiseau rare qui répondra aux attentes aussi bien de Fatshi que du peuple face aux impératifs du changement et aux défis multisectoriels du pays, Félix Tshisekedi et Joseph Kabila doivent entretenir de bons rapports.

La volonté du changement que les uns et les autres appellent de tous leurs vœux ne signifie pas que Félix Tshisekedi doit gérer la RDC selon seulement sa volonté sans prendre en compte les dispositions constitutionnelles qui définissent ses compétences, attributions et prérogatives. Le FCC a donc droit aux postes du fait de son succès électoral grapillé lors des législatives nationales et provinciales. Le pays non plus n’a rien à gagner avec une cohabitation conflictuelle où le président s’octroie des pouvoirs que ni le régime semi-présidentiel ni la Constitution du pays ne lui donnent. Si Joseph Kabila et Félix Tshisekedi collaborent pour les intérêts du peuple congolais, cela n’a, en dernière analyse, rien de mal.

Comprendre le conseil des Occidentaux

Durant son séjour au Palais de la Nation, Joseph Kabila a fait parler sa classe de nationaliste sage et a déjoué avec intelligence bien des plans occidentaux en RDC. Il a affiché une attitude souverainiste que détestent justement les impérialistes. Il a promulgué en mars 2018 un code minier qui augmente les avantages des Congolais à qui appartiennent les richesses minières de la RDC. Il n’a pas permis que l’Occident prenne le contrôle du commandement des FARDC pour les fragiliser à l’interne. Il a veillé à ce que la RDC organise sur fonds propres et avec sa propre logistique les élections du 30 décembre 2018 sans que les missions d’observation électorale de l’Union européenne et des USA ne soient accréditées, montrant qu’il était maître de la géopolitique et qu’il connaissait comment l’Occident influe sur les élections dans les pays du tiers-monde pour mettre leurs pantins au pouvoir. Joseph Kabila a laissé un testament à la RDC lors de son dernier discours en tant que chef d’Etat en RDC, appelant à : « Une coalition contre les forces prédatrices qui se sont liguées et qui tenteront toujours de se liguer pour s’accaparer de nos ressources naturelles sans contrepartie pour nos enfants. (Une) Coalition pour défendre, y compris au prix du sacrifice suprême, l’indépendance, la souveraineté et l’intégrité territoriale de notre pays. (Une) Coalition pour une prospérité partagée et une cohésion nationale chaque jour renforcée. …». Ce qui est bien létal pour les intérêts capitalistes des puissances impérialistes occidentales intéressées à la RDC.

Si après les USA, la France aussi demande à Félix Tshisekedi de prendre son indépendance face à Joseph Kabila, il faut seuelement comprendre que ces puissances craignent ce dernier transmette son art et sa connaissance de résister aux oukases impérialistes au premier. Félix tshisekedi en tant que Président en fonction de la RDC dispose du pouvoir discrétionnaire pour choisir celui qui convient le mieux, entre les noms que le FCC va lui présenter, à son programme de gouvernance axé sur le changement. En aucune façon Joseph Kabila va influencer Fatshi ou que celui-ci va dépendre de Joseph Kabila. La RDC est régie par une Constitution qui définit les compétences, attributions et prérogatives de chaque institution et des animateurs des institutions congolaises à tous les échelons. On n’a qu’à s’y réferer et à s’y conformer pour gérer le pays régulièrement. Les impérialistes occidentaux veulent pouvoir contrôler Fatshi et faire de lui leur marionnette. Et là ils ont donné un signal fort quant à ce. Le feuilleton tragique pour le social des Congolais si Fatshi cède ne fait que commencer et l’avenir nous en dira plus…Heureusement Fatshi a écouté l’un et l’autre sans faire des promesses. La France qui veut avoir sa part de gateau en RDC ne cache pas son attente quand la présidence française explique que : « Le président congolais a des équilibres compliqués à respecter ». Equilibrer les intérêts du peuple qui lui rappelle sans cesse le testament de son père : « Le peuple d’abord » ainsi que les intérêts des puissances prédatrices qui évoluent à « La fin justifie les moyens » et qui peuvent à tout moment fragiliser le pouvoir de Fatshi

Samy BOSONGO

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