CRISE POLITIQUE : FELIX TSHISEKEDI ENGAGE LA VRAIE EPREUVE DE FORCE

Il ne l’a pas dit formellement, mais les choses sont claires : Félix Tshisekedi s’est retiré de la coalition FCC-CACH. Disant tirer les conclusions de ses consultations, le chef de l’Etat a décidé de nommer un informateur qui va identifier une « nouvelle » majorité à l’Assemblée nationale. Il a dit que « la majorité actuelle s’est effritée ».

C’est ce que l’on peut retenir des 32 minutes du chef de l’Etat qui est revenu vers le peuple comme il n’avait promis dans son message du 27 octobre dernier. On peut retenir aussi que le Président de la République vient là de créer un cas de figure que, de toute son histoire politique, la RDC n’a jamais connu ni expérimenter : un chef de l’Etat qui décide de se créer une nouvelle majorité parlementaire en plein cours d’une législature. Objectif : prendre le contrôle des leviers du pouvoir qui lui échappaient jusque-là. Et il compte aller plus loin lorsqu’il prévient qu’il pourrait en arriver à dissoudre carrément l’actuelle assemblée nationale pour solliciter la majorité au peuple congolais.

Il faut noter aussi que jusque-là, Félix Tshisekedi, qui parle d’une « nouvelle » majorité, reconnaît qu’il existe une majorité aujourd’hui, même s’il dit qu’elle s’est effritée. De ce fait, le chef de l’Etat vient d’engager la véritable épreuve de force avec son désormais ancien partenaire. En se porte ainsi au front, Félix Tshisekedi laisse aussi entendre qu’il va devoir demander son tablier à l’actuel Premier ministre.

Toute la bataille va donc résider à ce niveau, en sachant que le FCC ne se laissera pas faire aussi facilement. Les deux dernières semaines ont été symptomatiques de ce qui attend les congolais dans les jours à venir. Chaque camp a montré ses biceps avec des motions de soutien ou des pétitions, chacun revendiquant au moins 250 députés.

Il devrait alors falloir à l’informateur de vérifier tout cela, et sa démarche le fera passer nécessairement par les arcanes de l’Assemblée nationale. Ici, en effet, la configuration politique est connue et elle est là pour la durée de la législature. Chaque groupe parlementaire s’est inscrit soit comme majorité, soit comme opposition. Seulement 15 d’entre eux sont des non-inscrits. Le règlement intérieur prévoit que tout député qui quitte son groupe parlementaire est versé dans la catégorie des non-inscrits. Il ne va pas grossir les rangs d’un éventuel nouveau camp.

Loin d’apaiser la situation, la voie prise par le chef de l’Etat, garant de la Nation, propulse le pays dans une nouvelle zone de turbulence dont personne n’est en mesure même d’esquisser l’ampleur.

JEK

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