Alors que la motion de défiance contre Atou Matubuana devait être examinée ce jour, le Ministre de l’intérieur a convoqué, ce même jour, le bureau de l’Assemblée et le Gouverneur à Kinshasa pour consultation. Entre-temps, la plénière a tourné court suite à un désordre provoqué par des députés proche du Gouverneur.
Une confusion règne à Matadi depuis l’après-midi de ce mercredi 4 décembre 2019. A la base : l’agitation au sein de l’Assemblée plénière au moment où la plénière devait se pencher sur la motion de défiance contre le Gouverneur Atou Matubuana réhabilité la semaine dernière par le Vice-Premier ministre en charge de l’Intérieur et Sécurité, Gilbert Kankonde.
Selon nos sources dans la ville portuaire, tout serait parti d’un différend au sein du bureau de l’Assemblée provinciale où le Président Anatole Matusila aurait été mis en difficulté pour ouvrir le débat sur la motion de défiance. Le rapporteur qui devait lire le procès-verbal de la réunion du bureau a été interrompu par des motions qui ont conduit à une confusion générale dans la salle, lorsque des députés provinciaux présentés comme proches du Gouverneur Matubuana se sont mis pratiquement à tout saccager, y compris la sonorisation, le fauteuil et le micro du Président Matusila. En cite les députés provinciaux Blaise Lufua et Didier Nkongo.
Au même moment va retentir un coup de feu en dehors de la salle, provoquant une débandade générale. La sécurité a dû évacuer le Président et son bureau, tandis que Atou Matubuana s’est vu obligé de repartir.
Nul ne sait encore d’où vient cette dynamique d’agitation qui avait pour objectif manifeste d’empêcher la tenue de cette plénière de tous les dangers pour Matubuana. L’on apprend simplement que ce même mercredi, le VPM Kankonde a envoyé un télégramme à Matadi, demandant au Président Matusila et tout son bureau, ainsi que le Gouverneur de la province de se rendre à Kinshasa pour consultation.
Ceci explique-t-il cela ? En tout cas, ce qui est connu est que la quiétude dans la ville de Matadi est troublée depuis la réhabilitation du Gouv et adjoint par le VPM/Intérieur. Celui-ci s’est basé sur le rejet, par les députés provinciaux, du réquisitoire du Procureur Général près la Cour de cassation visant à obtenir l’autorisation de poursuivre Atou Matubuana en justice.
Cette réhabilitation a été très mal prise dans les différentes couches socioprofessionnelles et culturelles du très puritain Kongo Central et à travers le pays où le scandale sexuel impliquant la haute hiérarchie de la province choque encore les esprits. D’aucuns estiment que le patron de l’Intérieur a abdiqué sans avoir assumé ses responsabilités tel que l’y oblige le Décret-loi n° 017-2002 du 3 octobre 2002 portant code de conduite de l’agent public de l’État.
En son article 32, cette loi stipule, en effet, que « l’action disciplinaire demeure distincte et indépendante de l’action répressive à laquelle peuvent donner lieu les mêmes faits commis par l’agent public de l’État. L’action judiciaire n’est pas suspensive de l’action disciplinaire (…).
JEK