Congovirtuel.org propose, ci-dessous, une analyse démontrant comment le CLC s’est offert comme un plateau opératoire du plan d’intervention militaire décidé par les puissances occidentales contre la RDC. Une connivence qui saute aux yeux sur, non seulement le dénominateur commun des motivations des manifs du CLC et de cette invasion militaire, mais aussi sur le but même de la création de ce CLC qui, dès le départ, s’était avéré, selon des analyses recoupées en son temps, comme une « milice cléricale » du Cardinal-Archevêque Monsengwo ayant damé les pions au CALCC qui se trouvait pourtant à la manœuvre au moment de la naissance du CLC.
Le Comité Laïc de Coordination (CLC), une structure de l’archevêché de Kinshasa créée par le Cardinal Monsengwo qui l’a, ensuite, fait adouber par la Cenco, a annoncé des « actions d’envergure » pour la mi-août 2018. Dans sa déclaration annonçant ces actions, le CLC les motivait par un acte non encore posé, à savoir le dépôt de la candidature de Joseph Kabila pour la prochaine législature. Les actions projetées visent essentiellement à :
- Signifier la non-reconnaissance de Joseph Kabila comme Président de la RDC en fonction aussi bien à l’intérieur qu’à l’extérieur du pays
- La démission, par conséquent, du Président Kabila et de son gouvernement
- Décourager les investisseurs potentiels de signer tout contrat ou convention minière avec la RDC
La lecture combinée de cette déclaration avec les postures actuelles au niveau international portées sur une intervention militaire en RDC amène clairement à conclure que, dans le fond, le CLC se présente comme le plateau opératoire de ce plan impérialiste de mainmise sur la souveraineté et l’intégrité territoriale de la RDC sous prétexte de rétablir ou préserver l’ordre institutionnel ou constitutionnel dans ce pays. Il ne saurait, en tous cas, en être autrement lorsque l’on considère la portée des objectifs visés par les manifestations projetées par le CLC.
Celles-ci n’ont aucune autre forme qu’un mouvement d’insurrection visant à paralyser les institutions de la République, ce qui ferait tomber leurs auteurs sous le coup du second alinéa de l’article 64 de la Constitution.
En s’offrant comme plateau opératoire des attaques projetées par les puissances occidentales sur la RDC, le CLC veut aussi s’offrir comme cheval de Troie de cette croisade sous prétexte de légitimer des actions organisées par ces puissances étrangères dont l’objectif connu est de prendre le contrôle du pouvoir en RDC (http://congovirtuel.org/washington-finalise-loption-militaire-contre-rdc/ ). Ainsi que congovirtuel.org l’a toujours indiqué, l’Occident a longtemps perdu pied dans l’économie congolais au profit des puissances émergentes comme la Chine et l’Inde pour avoir longtemps guerroyé au moyen orient et dans le monde arabe africain. Le printemps arabe qui a soufflé comme une tempête en Afrique sous prétexte d’y instaurer plus de démocratie pour un meilleur bien-être des peuples des pays concernés s’est avéré une catastrophe qui a fait reculer ces pays, mais créé des conditions pour une mainmise occidentale sur ces pays.
Aux origines de la croisade impérialiste contre la souveraineté de la RDC
Ce n’est, d’ailleurs, pas aujourd’hui que l’Occident se bat pour se repositionner dans l’économie congolaise. Ce manège s’observait depuis le sortir des élections de 2006 lors que les puissances occidentales ont cru devenir des ayant droit pour des investissements en RDC au motif qu’ils avaient financé les élections. Toutes les promesses d’investissements faites pendant la transition 1+4 pour l’après élection de 2006 ont tourné à des conditionnalités auxquelles la RDC refusera de se soumettre. L’on se souvient, par exemple, de la bataille du FMI et de la Banque Mondiale, sous l’impulsion des mêmes puissances occidentales, contre les négociations autour des « contrats chinois » au motif que la hauteur du financement prévu allait replonger le pays dans un nouvel endettement. A l’époque, la RDC était en négociation avec les institutions de Bretton Woods pour l’annulation de la dette extérieure et ces pressions se présentaient comme une sorte de chantage à cette démarche.
Aujourd’hui encore, la croisade occidentale dont le CLC s’offre comme facilitateur tourne autour de la volonté de ces mêmes de maintenir leur mainmise sur les ressources naturelles de la RDC, surtout en ce moment de marée haute sur les prix des minerais les plus demandés pour la technologie de pointe. Cette volonté de mainmise a décuplé depuis la promulgation, par le Chef de l’Etat – oui, le même Joseph Kakila -, du nouveau code minier qui permet, désormais, à la RDC de vivre de ses ressources minières. Un code minier farouchement combattu par certains opérateurs miniers qui en sont arrivés jusqu’à concocter des opérations armées pour déstabiliser la RDC et créer les conditions du maintien en vigueur de l’ancien code minier qui leur était largement favorable (http://congovirtuel.org/alerte-manoeuvres-a-geneve-guerre-mines-rdc/ ).
Le discours de préoccupation pour la démocratie et l’alternance n’est donc qu’un paravent qui se trahit par cette forte tendance à vouloir empêcher au peuple congolais de disposer de lui-même en balisant son propre chemin.
Le vrai visage du CLC
Pour revenir sur le CLC et son vrai visage, congovirtuel.org renvoie ses lecteurs à son article intitulé « CLC, une reconnaissance tardive et suspecte par Monsengwo » (http://congovirtuel.org/clc-reconnaissance-tardive-suspecte-monsengwo/ ). Dans cet article, nous relevions notamment ce qui suit : « A en croire la date de sa reconnaissance provisoire, le CLC a atterri dans le firmament politique congolais dans une période plutôt suspecte pour se lancer directement dans des opérations hautement politiques. Quelques temps avant son apparition, c’est le Comité de l’apostolat laïc catholique du Congo (Calcc) qui menait la même bataille, mais se trouvait en butte aux restrictions de la Cenco qui, elle, s’en tenait au rôle pastoral de l’église et se refusait ainsi d’avancer plus loin au risque de se mêler à la politique. C’est alors qu’apparaît spontanément le CLC avec un agenda plutôt lourd pour un nouveau-né ». Nous indiquions aussi ceci : « En réalité, il s’agissait des lieutenants de Monsengwo qui venait là de se constituer sa milice cléricale à Kinshasa pour mener sa croisade politique. Une croisade qui venait en accompagnement du combat des radicaux de l’opposition essoufflée et devenue incapable de mobiliser les foules. Par cette astuce, et comme le reconnaîtra plus tard Jean Marc Kabund dans une interview, l’église de Kinshasa pouvait offrir le cadre de ses paroisses pour le rassemblement des fidèles/militants et les homélies pour des harangues politiciens afin de galvaniser les foules.
Pour ne pas faire les choses à moitié, le CLC devait servir de paravent comme organisateur des marches, mais devait laisser ouverte la soupape de subversion en omettant de mentionner les itinéraires des marches. Ce faisant, le plan d’insurrection pouvait se déployer en attirant les forces de l’ordre et se sécurité dans les quatre coins de la ville pour dégarnir les sites stratégiques et laisser la voie libre aux commandos d’assaut. A défaut, on pouvait se contenter du discrédit des forces de l’ordre pour les débordements et autres dégâts à porter au passif du régime, chaque vie perdue faisant nombre ».
PDM