L’abbé Nshole, Martin Fayulu et Lamuka ainsi que d’autres acteurs sociopolitique ont, pour leurs intérêts personnels, exacerbés les récriminations contre le report des élections à Beni, Butembo et Yumbi jusqu’à ce que des malades atteints d’Ebola se retrouvent dans la nature après le saccage du centre qui les hébergeait à Beni. La bombe Ebola circule désormais dans la nature dans cette zone qui était déjà réticente malgré la sensibilisation contre la propagation de ce virus. Chacun devra répondre de sa responsabilité quant à ce qui pourra en advenir.
Une vingtaine de malades atteints du virus Ebola et d’autres susceptibles d’avoir été contaminés se sont évaporés dans la nature après le saccade du centre de riposte contre cette maladie à Beni. La population locale s’en est prise à ce centre suite au report, pour mars prochain, des élections dans cette ville et à Butembo en raison de la prévalence de l’épidémie à virus Ebola dans cette zone. Il faut dire qu’au-delà de la surprise qu’a suscité ce report et aux nombreuses questions qu’il a suscité, la révolte populaire qui vient de déboucher sur cette situation aura largement été exacerbée par les différentes récriminations qui se sont multipliées immédiatement après l’annonce de la Ceni. Des récriminations qui, toutes sans aucune distinction, ont revêtu un caractère politicien sans aucune retenue et sans réquisition préalable d’informations supplémentaires auprès de la centrale électorale. Lamuka, Abbé Nshole, la société civile de Beni-Butembo et bien d’autres acteurs politiques de cette partie du pays ont préféré faire un rush sur les médias pour dire chacun son fait face à une situation qui aurait nécessité plus de prudence.
Aujourd’hui, des malades atteints du virus Ebola sont dans la nature et les mêmes va-t-en-guerre se murent dans un silence assourdissant. Pourtant, dans sa décision ayant sanctionné le report des élections à Beni ville, Beni territoire, Butembo et Yumbi, la Ceni avait indiqué que ses partenaires électoraux avaient préalablement été consultés comme cela avait été le cas avec le report d’une semaine. Et le vendredi matin sur Top Congo fm, un membre de l’équipe de riposte d’Ebola à Beni déplorait ouvertement la situation provoquée par les politiques alors qu’il avait été dit qu’il fallait observer des mesures strictes de surveillance sur les trois prochains mois au moins, en raison du rythme de l’évolution épidémiologique.
S’il faut ajouter à tout ce qui précède les réticences et résistances de la population de Beni malgré toutes les sensibilisations menées contre la propagation du virus (on en est venu à parler d’une maladie politique), l’on peut alors saisir la mesure de l’irresponsabilité qui aura caractérisé tous ceux qui sont allés jusqu’à instrumentaliser la santé de la population pour leurs propres intérêts. Et pour cette raison, il faudra bien que chacun prenne autant de courage pour assumer sa responsabilité de ce qui découlera du saccage du centre de riposte anti-Ebola à Beni.
Jonas Eugène Kota