« Les députés de toutes les tendances ne supportent plus le comportement de Kabund », déclare un élu floqué Udps qui ajoute que Jean-Marc n’aurait jamais réellement assumé ses responsabilités « sauf lorsqu’il s’agit des missions à l’étranger ». Et un autre cogne : « Il passe son temps à entretenir l’agitation politique, méprise tous les collègues du bureau et ne participe plus, depuis longtemps, aux réunions du bureau ». Assurément, Kabund aurait déjà un pied hors du podium…
Du passage à tabac, par son protocole, de l’assistant de Mamba parti lui porter un courrier à la menace récente, par lui-même, de ses collègues en réunion des commissions permanentes, en passant par des attaques contre la Présidente Mabunda, des menaces à la coalition FCC-CACH, l’invasion du palais du peuple par des « wewas » à sa solde, la mobilisation étrange des députés qui renient leurs signatures pour discréditer la pétition, etc., Kabund ne ménage aucune initiative pour sauver son fauteuil. Pour l’heure, les différents états-majors se préparent à aborder le moment douloureux où il va être question de statuer sur le sort d’un collègue.
(Lire, à ce sujet, notre précédent article à ce lien : http://congovirtuel.org/wp-admin/post.php?post=3882&action=edit )
La préoccupation de Jean-Jacques Mamba, au sujet du budget de Usd 7 millions allégué par Kabund, semble donc avoir fait mouche au point de faire perdre le sommeil à l’impudent vice-Président de l’Udps.
Jean-Marc Kabund, on se souvient, avait été élu avec plus de 350 voix, ce qui avait traduit le bon fonctionnement de la coalition FCC-CACH sans laquelle il n’aurait pas dépassé la soixantaine des voix des députés CACH. Aujourd’hui, il est question de savoir si cet exploit sera réédité, surtout que depuis lors, l’eau a bien coulé sous les ponts. Les rapports au sein de la coalition sont aujourd’hui ce qu’elles sont, et les attaques portées ces derniers temps sur le FCC par le camp Kabund n’augurent pas de meilleures dispositions sur (ou pour) son cas.
Le FCC observe, CACH divisé, Kabund seul face à son arrogance qui pourrait le couler
Si Lambert Mende a laissé entendre hier que les députés FCC pourraient attendre un mot d’ordre de leur autorité morale, nos sources au sein de cette famille politique assurent que l’on attend encore de voir comment va se déterminer la famille politique en face. A ce jour, rien n’est encore décidé et, donc, « les députés sont libres ». Ça dit tout…
Même exercice côté Udps, nous rapporte-t-on. Des tractations seraient aussi en cours avec le MLC auquel appartient Mamba, auteur de la pétition de tous les dangers. Mais ici les choses ne semblent pas se passer comme sur des roulettes. Même la rencontre du week-end dernier entre les députés Udps et le Président Félix Tshisekedi n’aurait pas fait avancer les choses. Sur la trentaine des interlocuteurs de Tshisekedi, seuls quelques six députés auraient formellement donné leur garantie pour soutenir Jean-Marc Kabund le moment venu.
En cause, la crise interne à l’Udps qui a déteint sur la solidarité du groupe parlementaire autour du cas Kabund, mais aussi les antécédents de ce dernier dont le comportement a fini de désappointer plus d’un. « Les députés de toutes les tendances ne supportent plus le comportement de Kabund », nous déclare l’un d’entre eux floqué Udps. Chargé, en sa qualité de premier vice-Président, des questions législatives, des relations avec les groupes parlementaires et des relations extérieures, Jean-Marc n’aurait jamais réellement assumé ses responsabilités « sauf lorsqu’il s’agit des missions à l’étranger ».
Et un autre de révéler et cogner : « Il passe son temps à entretenir l’agitation politique, méprise tous les collègues du bureau et ne participe plus, depuis longtemps, aux réunions du bureau ». Des constats qui, toujours selon nos interlocuteurs, se sont corsés ces derniers temps. « Kabund voit des ennemis et des traîtres partout et sur tout le monde, et préfère se recroqueviller sur une poignée d’inconditionnels prébendiers qui le soutiennent dans son extrémisme en échange d’argent ».
La plénière de tous les enjeux aura bel et bien lieu
Des informations glanées dans les couloirs du palais du peuple assurent que la plénière attendue sur cette pétition aura bel et bien lieu. En effet, dans sa lettre sulfureuse adressée à Jeanine Mabunda, Jean Marc Kabund suggérait, comme ultime planche de salut pour lui, la caducité de la procédure par rapport délai réglementaire de 72 heures pour la soumission du dossier à la plénière. On explique que la procédure engagée par le bureau à travers la Présidente ne doit pas souffrir de ce prescrit réglementaire, surtout au regard du contexte exceptionnel actuel et de la multiplicité des dossiers en cours dans le cadre du contrôle parlementaire. Des évidences, ajoute-t-on, qui s’imposent, surtout en comparaison de la nature de son dossier par rapport aux urgences du moment. Comme pour dire que Kabund serait en sursis à la faveur des véritables affaires d’Etat.
A ce jour, la Présidente de l’Assemblée nationale a déjà posé les actes préalables à la procédure de la pétition. Elle en a, en effet, vérifié la recevabilité avant de la présenter en plénière au cours de la séance la plus proches de la réception. Enfin, elle l’a envoyée en commission permanente qui l’a déjà examiné après une nouvelle escalade verbale de Kabund contre ses collègues lorsqu’il lui a été demandé de quitter la salle. Bref, assez pour soutenir la régularité de la plénière fatidique qui débattra de la pétition avant de passer au vote.
Jonas Eugène Kota