Après avoir répondu à l’invitation du chef de l’Etat pour ses consultations, la Conférence épiscopale nationale du Congo a entamé, mercredi 11 novembre 2020, une mission de bons offices auprès des acteurs politiques en vue d’apporter son concours à la résolution de la crise politique actuelle. Sous la conduite de son Président en exercice, Mgr Marcel Utembi, la Cenco a déjà rencontré, successivement, Joseph Kabila, chef de file du FCC, la coalition au pouvoir avec CACH ; Martin Fayulu de Lamuka et ancien candidat à la présidence ; et Sylvestre Ilunga Ilunkamba, Premier ministre.
Nos sources indiquent que la mission va se rendre auprès d’autres acteurs politiques avant d’aboutir à une synthèse visant à rapprocher les vues pour décanter la situation de crise actuelle. Dans leur démarche, les prélats catholiques sont mus, comme ils l’ont indiqué au sortir des entretiens avec le chef de l’Etat, par le seul souci de voir les acteurs politiques et, plus particulièrement, les dirigeants se pencher résolument sur la résolution des souffrances des populations, loin de leurs querelles. « La Cenco a toujours promis d’accompagner les institutions du pays pour la consolidation de la démocratie et l’amélioration des conditions de vie de la population », a, en effet, fait savoir l’Abbé Nshole, Secrétaire général, qui avait promis que cette démarche se poursuivrait avec d’autres acteurs.
Il a aussi fait savoir qu’avec l’ancien Président de la République, la délégation de la Cenco est allée échanger et lui dire ce qu’elle pense, lui prodiguer des conseils et pour l’écouter afin de continuer à réfléchir. Reçue ensuite par Martin Fayulu, celui-ci a présenté à la délégation son plan de sortie de crise. Il a également justifié son refus de participer aux consultations de Tshisekedi avant d’exprimer l’urgence, selon lui, d’entamer les réformes institutionnelles et d’organiser des élections anticipées.
Ce jeudi auprès du Premier ministre Sylvestre Ilunga, la délégation dit être allée écouter également son analyse de la situation. « Le Premier ministre a un rôle à jouer dans le sens qu’il peut montrer les conséquences de la situation qui se passe par rapport à la gestion du pays », a fait savoir l’Abbé Donatien Nshole. Le SG de la Cenco a reconnu que « le Premier ministre est la plaque tournante dans la gestion du pays. C’est lui le chef du Gouvernement. Il doit canaliser tous les efforts pour que le peuple se retrouve. Et en sa qualité de chef du Gouvernement central, om reste au milieu du village dans son rôle de trait d’union entre les uns et les autres », a-t-il encore reconnu.
Dans son mémorandum adressé au chef de l’Etat dans le cadre de ses consultations, la Cenco avait présenté deux voies possibles de sortie de la crise actuelle : l’axe politique consistant en l’évaluation de la coalition FCC-CACH et l’axe électoral qui passe par des réformes pour crédibiliser le prochain processus électoral afin d’avoir des institutions fortes de légitimité.
La mission des bons offices de la Cenco est unanimement saluée par les Congolais qui y voient une démarche plus apaisée et apaisante vers une solution globale à la crise. Elle est d’autant plus saluée qu’elle est menée par Mgr Utembi, non seulement du fait que c’est lui le Président en exercice de la Cenco, mais aussi parce qu’il figure parmi les modérés du clergé catholique congolais par rapport à la politique en RDC.
Jonas Eugène Kota