LA COALITION FCC-CACH FAIT CRAQUER RFI ET LES OCCIDENTAUX

La confirmation, la semaine dernière, de la coalition de gouvernement entre le FCC, regroupement majoritaire au Parlement, et le CACH, regroupement détenteur de la Présidence de la République, n’a pas fait que des heureux, en RDC comme dans certaines capitales occidentales. Pour preuve, cette hystérie médiatique qui se trahit dans la récente production de RFI qui a choqué les bonnes consciences. En effet, dans une de ses récentes revues de presse, la radio française a relayé les commentaires d’une publication burkinabè qui, elle, relaie, en des propos hors de considération pour tout média qui se veut sérieux, les positions occidentales présentant Félix Tshisekedi comme un Président de façade de la RDC qui continuerait à être dirigée par Joseph Kabila.

L’on comprend très bien cette sélection chagrine des publications pour une revue de presse aux allures manifestes d’un deuil du côté de Paris et d’autres capitales occidentales qui, pour dire vrai, ont vu leurs visées sur les richesses de la RDC voler en éclats dès qu’ils ont appris que les finances et les mines de la RDC seront sous gestion de ministres à fournir par le FCC de Joseph Kabila. Envolée donc cet espoir de manipuler Tshisekedi afin d’obtenir la relecture du nouveau code minier, celui-là même qu’ils n’avaient pas réussi à bouger face au souverainisme de Joseph Kabila qui avait réussi à arracher, enfin, l’indépendance économique de la RDC.

 

Regard rétrograde sur la RDC

Dans tous les cas, c’est tout de même chagrinant de voir combien un pays comme la RDC est réduit à ce genre de regard occidental qui croit que l’on est encore dans les années 60 où les occidentaux pouvaient manipuler à souhait la classe politique congolaise pour parvenir à leurs fins, fussent-elles au détriment des Congolais. En effet, les congolais ne sont pas dupes pour comprendre qu’en voulant laisser entendre que Félix Tshisekedi perd le contrôle des mines congolaises ou les finances de la RDC parce que ce ne seront pas les ministres de son obédience qui les géreront, n’est qu’une façon de chercher à provoquer son orgueil dans le funeste dessein de faire ébranler la coalition qui se consolide chaque jour entre le FCC et CACH.

En effet, la logique occidentale voudrait que les Congolais demeurent dans l’esprit des années 60 où ils réussissaient à manipuler les politiciens congolais en les opposants les uns contre les autres afin de perpétrer leur mainmise sur les avoirs de la RDC. C’est ainsi qu’ils réussirent à opposer, en 1960, Kasa-Vubu, Président minoritaire, à Patrice Lumumba, Premier ministre issu de la majorité au Parlement. Ils en firent de même en 1964-65 avec Kasa-Vubu et Tshombe dans la même configuration au sein du Parlement.

 

Le piège vieux de 60 ans aujourd’hui a été déjoué

Dans les deux cas, les Occidentaux avaient réussi à manipuler la force politique minoritaire contre la majorité parlementaire au détriment des intérêts de la RDC, et on sait comment cela s’est terminé. Aujourd’hui encore, le manège est le même : travailler sur Félix Tshisekedi, Président sans majorité au Parlement, pour bousculer son orgueil afin de (1) l’amener à remettre en cause la coalition dans laquelle il s’est engagé et (2) sortir carrément de ses obligations constitutionnelles en imposant à la majorité parlementaire un Premier ministre et un gouvernement ainsi qu’un programme du gouvernement à lui.

Et le tour aura été joué : après le transfert pacifique et civilisé du pouvoir au sommet de l’Etat, les Congolais allaient se rentrer dedans et remettre le pays à feu et à sang pendant qu’eux, les Occidentaux, se frotteraient les mains en s’assurant d’avoir désormais le contrôle de la suite des événements et des richesses du pays.

Ce qui est étonnant aujourd’hui c’est de voir combien RFI et les occidentaux méprisent les Congolais en voulant banaliser la portée historique de cette idée de coalition là où, constitutionnellement parlant, l’on pouvait s’attendre à une simple cohabitation comme ce fut le cas entre Mitterrand et Chirac et entre ce dernier et Lionel Jospin. En effet, Félix Tshisekedi et Joseph Kabila ont saisi la nécessité de passer à une coalition pour unir leurs efforts au-delà des gains électoraux des uns et des autres. Ils ont compris que c’est par une coalition qu’ils seraient proches les uns et les autres pour gérer pacifiquement tout différend pouvant surgir dans la marche commune.

Ils ont aussi compris que c’est par la formule d’une coalition qu’ils se protègeraient mutuellement contre les assauts séparatistes des occidentaux. Ils ont compris, enfin, que c’est en se mettant ensemble qu’ils développeraient leurs stratégies de sublimation des intérêts du peuple congolais. Ne savons-nous pas que pour Félix Tshisekedi c’est « le peuple d’abord » et pour Kabila « la passion du Congo » ?

En effet, il faut se rappeler que c’est depuis 1997 que la possibilité de l’union des forces entre l’Afdl et l’Udps s’était présentée, les deux camps se réclamant tous de la social-démocratie. En son temps, Joseph Kabila avait aussi initié une démarche de rapprochement vers la même Udps, mais sans succès. Aujourd’hui, il faut se rendre compte que c’est par la volonté du peuple que les deux forces se retrouvent dans les institutions de la République, trouvant ainsi l’opportunité de servir ensemble ce peuple pour lequel ils ont combattu.

 

Jaloux, RFI et les Occidentaux vont maigrir

Cette situation sans précédent a donc pris les pyromanes occidentaux au dépourvu pour les confiner aujourd’hui à peaufiner des stratégies du désespoir visant à diviser ceux qui ont choisi de s’unir librement, sans contrainte aucune, pas même les conseils orientés des occidentaux. Ainsi donc, après avoir échoué d’atteindre Kabila, fin stratège, Fatshi est devenu la cible des stratèges et des médias du Nord.

Malheureusement, dans l’état actuel des choses, cela ne changera plus rien de la volonté personnelle de Félix Tshisekedi pour une continuité responsable au sommet de l’Etat en mettant l’intérêt des Congolais et du Congo au centre de son action. Les congolais d’aujourd’hui ne sont donc pas les congolais de 1960. Ils ont compris les manèges des tireurs de ficelles.

Et cette fois-ci plus que jamais, ils sont unis derrière le projet de société qui sera bientôt connu à l’investiture du prochain gouvernement. Halte donc aux manœuvres dilatoires. RFI et les Occidentaux doivent comprendre que désormais avec la RDC, le chien aboie, la caravane passe.

Yvon Ramazani

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