En difficulté au sein du FCC pour faire passer sa cause, Bahati organise un groupe de jeunes sous la couverture « mouvements citoyens » pour des manifestations au parlement et à la présidence de la République afin de combattre la candidature du FCC. Pour cela, l’ancien ministre du Plan compte faire dissidence et aller faire allégeance à CACH afin de contrebalancer les rapports de force au sein de l’actuelle majorité présidentielle. Rien n’est, cependant, certain quand on sait que déjà des voix discordantes se font entendre au sein de l’AFDC-A contre Bahati.
Alors qu’il est attendu de lui de se déterminer définitivement au sein du FCC face au précédent qu’il a créé avec sa candidature au perchoir du Sénat face à celle de la plate-forme désignée par son autorité morale, Bahati Lukwebo, qui avait solliciter lundi un temps de réflexion, garde un fer au feu. Selon des sources dignes de foi, en effet, l’autorité morale de l’AFDC-A serait déterminée à ne rien lâcher et aurait décidé de s’affranchir de l’autorité politique de Joseph Kabila.
Pour cela, toujours selon nos sources, l’ancien ministre du Plan, serait déterminé à ne pas retirer sa candidature et il se serait déjà organisé pour soutenir sa cause. Stratégie choisie : chauffer la rue. Bahati Lukwebo a, en effet, loué les services d’un groupe de jeunes se présentant comme membres de mouvements citoyens pour dénoncer la candidature unique du FCC et soutenir sa démarche. Ces jeunes gens, qui ont déjà publié une déclaration dans ce sens, sont organisés pour mener des manifestations, des sit-in et même des veillées au Palais du peuple et à la présidence de la République.
Il s’agit, selon ce plan, de soulever une forte clameur publique pour attirer l’attention du Chef de l’Etat aux fins d’opérer des ajustements nécessaires comme ce fut le cas, notamment, avec l’élection du Gouverneur du Sankuru. Et pour parvenir, Bahati Lukwebo aurait approché les milieux de CACH, faisant également partie de la majorité parlementaire, pour désormais convoler en juste noces avec ce regroupement présidentielle. Il compte, pour ce faire, sur ses 116 députés nationaux, provinciaux et ses sénateurs ainsi quelques cadres dans les gouvernorats de provinces comme un poids politique à apporter à Félix Tshisekedi.
L’objectif intermédiaire, indique-t-on encore, est de bloquer l’élection du bureau définitif du Sénat jusqu’à remettre en cause les discussions déjà avancées sur la formation du Gouvernement grâce à une reconfiguration espérée des forces politiques au sein de la majorité.
Seulement, on se demande jusqu’où n’ira pas Modeste Bahati Lukwebo dans cette dissidence qui le tente sans subir de lourdes pertes. On sait, en effet, quel est aujourd’hui le sort des partis comme ARC et MSR après, la défection de leurs leaders qui avaient décidé de suivre Moïse Katumbi, un leader sans parti politique et à qui Lumbi, Olivier Kamitatu et les autres n’ont pas réussi à lui apporter le support sociologique qu’il escomptait avec leurs partis qui ont fini par imploser. Ceux de CACH qui seraient tenté par une telle approche devraient réfléchir par deux fois avant d’accueillir Bahati qui pourra arriver avec une coquille vide, vu que des cadres et élus de l’AFDC-A se désolidarisent déjà de sa démarche.
Même sa supercherie de mouvements citoyens ne serait que poudre aux yeux comme ce fut le cas dans les années ’90 lorsque Bahati prétendait être leader de la société civile. En effet, si, sur le fronton de son bureau sur Bokassa-Kasa-Vubu, on pouvait lire la mention SOCIZA (Société civile du Zaïre), personne ne se souvient d’une seule Ong ou Asbl qui aurait été membre de ce regroupement d’associations.
JEK