CLC: UNE RECONNAISSANCE TARDIVE ET SUSPECTE PAR MONSENGWO

Enfin, l’archevêché de Kinshasa vient de publier une attestation de reconnaissance provisoire du Comité laïc de coordination (CLC). Le document est daté du 15 novembre 2017 et signé par Mgr Laurent Monsengwo Pasinya. 

Cette information intervient après des interrogations suscitées par l’existence de cette structure dont personne n’avait connaissance avant qu’elle n’apparaisse comme une génération spontanée pour initier des actions de masse sans aucune expérience en la matière. Mais cette nouvelle vient à la fois confirmer les appréhensions de départ sur le rôle de cette structure et sur ses activités à venir. A en croire la date de sa reconnaissance provisoire, le CLC a atterri dans le firmament politique congolais dans une période plutôt suspecte pour se lancer directement dans des opérations hautement politiques. Quelques temps avant son apparition, c’est le Comité de l’apostolat laïc catholique du Congo (Calcc) qui menait la même bataille, mais se trouvait en but aux restrictions de la Cenco qui, elle, s’en tenait au rôle pastoral de l’église et se refusait ainsi d’avancer plus loin au risque de se mêler  à la politique. C’est alors qu’apparaît spontanément le CLC  avec un agenda plutôt lourd pour un nouveau né.

En réalité, il s’agissait  des lieutenants de Monsengwo qui venait là de se constituer sa milice cléricale à Kinshasa pour mener sa croisade politique. Une croisade qui venait en accompagnement du combat des radicaux de l’opposition essoufflée et devenue incapable de moboliser les foules. Par cette astuce, et comme le reconnaîtra plus tard Jean Marc Kabund dans une interview, l’église de Kinshasa pouvait offrir le cadre de ses paroisses pour le rassemblement des fidèles/militants et les homélies pour des harangues politiciens afin de galvaniser les foules.

Pour ne pas faire les choses à moitié, le CLC devait servir de paravent comme organisteur des marches, mais devait laisser ouverte la soupape de subvsersion en omettant de mentionner les itinéraires des marches. Ce faisant, le plan d’insurrection pouvait se déployer en attirant les forces de l’ordre et se sécurité dans les quatre coins de la ville pour dégarnir les sites stratégiques et laisser la voie libre aux commandos d’assaut. A défaut, on pouvait se contenter du discrédit des forces de l’ordre pour les débordements et autres dégâts à porter au passif du régime, chaque vie perdue faisant nombre.

Maintenant que la « recognition provisoire » du Clc vient d’être rendue publique, Mgr Monsengwo lance un double message: d’abord qu’il a réussi à mettre la Cenco dans sa poche au terme de sa dernière assemblée plénière extraordinaire. Le Cardinal de Kinshasa se sentait, en effet, gêné dans son entreprise par les réserves de Mgr Utembi Tapa, Président de la Cenco, qui avait clairement signifié sa non reconnaissance du Clc et demandé au clergé de se tenir loin de ses activités. Avant cette mise au point, Utembi avait été chagriné par la déclaration incendiaire de Monsengwo après la marche du 31 décembre 2017, soit le même jour où lui venait de donner la réaction officielle de l’église.

Deuxième message, Monsengwo annonce clairement que sa lutte va continuer et même s’intensifier, maitenant qu’il l’a officiellement fait endosser par l’église dans son ensemble. Et la prochaine bataille est déjà pour le 25 février prochain.

Jusque là, l’autorité urbaine n’est pas encore saisie, mais il est certain que quand ça sera fait, l’itinéraire de la marche ne sera pas signifiée. Parce que Monsengwo a dit « a luta continua ».

PDM

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