Le quartier Musey à Ngaliema/Ozone, situé dans le secteur entre, d’une part la Régideso et le camp Tshatshi, et, d’autre part, la Route de Matadi et les avenues de l’Ecole et Escorte présidentielle, est, depuis quelques temps, en proie à une insécurité grandissante. Cette insécurité est causée par la montée en puissance des gangs de kulunas dont la plupart habitent le quartier même ou des secteurs avoisinants.
Isolé dans un premier temps, ce phénomène des kulunas dans ce secteur a atteint des proportions alarmantes. Des jeunes gens, dont l’âge varie entre 13 et 22 ans, se livrent, même en pleine journée, à des agressions sur de paisibles passants et même des citoyens trouvés devant leurs maisons. Très souvent, ces gangs s’affrontent à l’arme blanche et avec des jets de pierre en plein quartier résidentiel avec des dégâts collatéraux sur la population lorsqu’ils finissent par se disperser pour ainsi tout saccager sur leur passage. En plus des gangs du quartier, d’autres jeunes viennent soit des quartiers autour du camp Mimosas, soit de Pompage ou encore des quartiers vers DGC et autres Mama Yemo.
Le site le plus ciblé au quartier Musey aujourd’hui se situe autour de la lisière de la Cité de l’espoir (ex-champ de tirs) sur les axes des avenues Kasa-Vubu et Kinsuka qui mènent vers la route de Matadi non loin de l’arrêt dit « Suka mur ». Cette « zone rouge » est égalelment situé à un jet de pierre du camp Tshatshi.
Les exactions commencent très tôt, soit en pleine journée ou dès le coucher du soleil autour de 17h30’. Des groupes de Kulunas se postent aux coins des avenues pour attendre leurs victimes, ou sillonnent les avenues sans subir aucune résistance. Le dernier cas en date est la situation qui s’est produite en début de soirée de mardi 21 mai 2019 lorsque plusieurs passants et des habitants trouvés devant leurs maisons ont été assaillis par une meute de ces jeunes malfrats qui ont opéré avec une furie sans commune mesure. En plus de biens ravis, un passant qui a tenté d’opposer une résistance a été gravement blessé à la machette et une jeune fille a été violée.
La grande majorité de ces malfrats, leurs familles et leurs habitations sont bien connus. Nombre d’entre eux ont été plusieurs fois signalés à la police mais la population observe avec inquiétude la quasi indifférence de celle-ci qui, du reste, est positionnée loin du théâtre des exactions. Un poste de police est, en effet, situé sur l’avenue de l’Escorte présidentielle où il est pratiquement cerné par des débits de boisson ; et un autre non loin de l’entrée du lycée Tobongisa sur la Route de Matadi où les policiers gèrent plutôt le parking diurne et nocturne qui l’entoure. A plusieurs occasions lorsqu’ils sont saisis, les policiers se plaignent de leur sous-nombre, mais la population est toujours étonnée de voir ces mêmes policiers en sous nombre intervenir dans des bagarres de couples sur la voie publique ou lorsqu’ils sont appelés pour une intervention ponctuelle dans des familles.
Cette situation a plusieurs fois été portée à la connaissance du bourgmestre aussi bien par la population que par les chefs de quartier. Cependant, celle-ci n’a jamais fait le déplacement du lieu pour évaluer la situation, réconforter la population en insécurité et trouver une solution, alors que l’insécurité ne fait que s’aggraver. Dans une de ses récentes interventions sur une radio locale, madame le bourgmestre a plutôt reproché à la population de ne pas dénoncer ces kulunas qui vivent en son sein. Réponse qui a suscité l’indignation de cette population qui a pris à témoin aussi bien ses chefs de quartier et de rue que les notabilités locales et même les responsables des deux postes de police pour les nombreuses informations qu’elle ne cesse de fournir sur ces kulunas et leurs groupes afin qu’ils soient mis hors d’état de nuire.
Face à cette absence de l’autorité publique, la population s’est réduite à prendre des précautions pour se préserver des agressions. Certains évitent carrément de circuler dans les secteurs ciblés par les kulunas, d’autres font de longs détours pour éviter ces « zones rouges » et d’autres encore se déplacent prudemment en groupe, sans garantie de pouvoir dissuader ces malfrats qui se promènent, eux, avec des machettes, des bouteilles, bâtons, pierres en mains. Même les fidèles qui sortent des prières autour de 19 heures ou les étrangers en visite dans le quartier ont peur de regagner leurs logis. Les parents des élèves de l’après-midi qui étudient plus loin, à Kintambo ou vers Binza/Delvaux, vont attendre leurs enfants aux arrêts des bus pour les ramener en sécurité.
Cette situation d’insécurité s’est aggravée depuis le week-end dernier suite à l’obscurité due à une perturbation de la fourniture du courant électrique dans ce quartier. La Snel n’a fourni aucune justification à ses abonnés qui, pour la plupart, viennent de totaliser, ce mercredi, trois jours pleins sans électricité.
(Ces images prises à la sauvette sont celles de quelques avenues de prédilection des kulunas au quartier Musey, plus particulièrement à l’ex-champs de tirs)