Bemba et Katumbi ont annoncé séparément leur retour au pays, pendant que Fayulu y évolue pratiquement seul après avoir été littéralement désavoué par les deux premiers. Bref, la bataille pour le poste de porte-parole de l’opposition fait rage dans les rangs de « Lamuka » et les observateurs craignent fort que la plate-forme n’y survive pas.
Après Moïse Katumbi qui a annoncé son retour au pays le 20 mai prochain, c’est au tour de Jean-Pierre Bemba de s’annoncer pour dans trois semaines. La nouvelle a été livrée lundi à Kisangani par Eve Bazaiba, Secrétaire générale du MLC. Et comme Moïse Katumbi, Bemba a également annoncé une tournée des provinces de la RDC. Ce retour fait suite à la dernière réunion des leaders de la plate-forme « Lamuka » qui s’est muée en groupe politique. Une mutation qui a aussi coïncidé avec une répartition des responsabilités avec Katumbi comme coordonnateur du groupe, tandis que la présidence sera tournante pour une durée de trois mois chacun.
Le retour en RDC des grosses pointures de « Lamuka » suscite la curiosité des observateurs qui se demandent pourquoi ils ne le font pas en groupe unique au lieu que chacun regagne le pays à son tour. Martin Fayulu était le premier à revenir pour entamer une tournée des provinces avec Adolphe Muzito et une jonction dernière à Kisangani avec Eve Bazaiba après le meeting de Kinshasa.
Mais Fayulu fait carrément cavalier seul après les sorties médiatiques de Bemba et Katumbi pour qui la page et le discours électoral que tient Fayulu sont désormais tournés. D’aucuns ont même senti dans les dernières déclarations de Katumbi sur France 24 un désaveu formel de Fayulu par ce désormais coordonnateur de « Lamuka ».
Cependant, si Katumbi et Bemba font chorus sur le discours et la page électorale de Fayulu, il ne reste pas moins que les deux semblent s’observer comme en chiens de faïence. L’enjeu, rappelons-le, tourné autour du contrôle du poste de porte-parole de l’opposition qui n’a jamais été attribué depuis sa création en 2007. D’un côté, en effet, le MLC réclame la majorité parlementaire du fait de son nombre élevé de députés nationaux, provinciaux et de sénateurs pour un seul parti, alors qu’en face il y a des regroupements politiques dont les partis membres pris individuellement ne font pas le poids devant le parti bembiste.
La plate-forme katumbi « Ensemble pour le changement » ne l’entend pas ainsi et revendique à son tour ce leadership arithmétique. A ce jour, les deux camps n’en sont pas encore arrivés à formuler ouvertement leurs prétentions, mais personne n’est dupe des circonlocutions qu’ils emploient chaque fois qu’il faut aborder le sujet.
La bataille devrait ainsi opposer Bemba et Katumbi, vu que ces deux derniers justifient incontestablement d’un poids politique sans équivoque là où l’on estime que Fayulu évolue sur des béquilles des deux premiers et, dans une certaine mesure, de Mbusa Nyamuisi, sans grand apport de Muzito et Matungulu, et même de lui Fayulu, étant donné qu’ils n’apportent rien dans la balance en termes de députés.
JEK