Hubert Leclercq offre une interview fictive d’un pauvre adjudant hébergé à Kin par un ami, mais qui aurait subitement réussi à s’exfiltrer le lendemain de l’incendie pour se retrouver hors d’Afrique. Un adjudant de la police présenté comme gardien de l’entrepôt où étaient plutôt postés des gardiens civils et des militaires et qui dit que cet entrepôt contenait du vieux matériel de 2011 alors que des journalistes avaient assisté à l’entreposage des machines à voter venues de Matadi où elles avaient été débarquées.
Hubert Leclercq est aujourd’hui un journaliste bien connu des Congolais. Pourtant belge et travaillant pour le compte de lalibre.be, la version en ligne de La Libre Belgique, il s’est montré particulièrement prolixe sur l’actualité politique en RDC. L’on placerait bien pareil intérêt sur le passé commun entre le pays de Lumumba et celui du Roi Baudoin, mais que nenni ! la vérité est que Hubert Leclercq a, depuis longtemps, vendu son âme professionnelle au service de Moïse Katumbi dont il est devenu un avoué jusqu’à se soumettre à ses moindre caprices.
Le dernier cas en date n’est autre que cette fameuse interview dont il vient de se fendre en faisant croire qu’il aurait rencontré une des gardes de l’entrepôt incendié de la Ceni, garde qui vivrait aujourd’hui dans un pays étranger. Cependant, comme un ver dans le fruit, le bidonnage d’Hubert Leclercq transpire de son mauvais scénario et pue à mille lieues.
D’abord, question, comment est-ce que lui, Leclercq a pu identifier cet homme et aller à sa rencontre en Afrique ? Ensuite, l’interviewé fictif affirme être policier alors qu’à l’entrepôt de la Ceni il y avait une double garde de civils et de militaires. Autre chose, le fameux interviewé se montre tellement téméraire que sans savoir ce qui se passe ni qui allait se passer, il dit se trouver en danger et réussit à s’éclipser du camp Kokolo sans éveiller de soupçon, même pas de ses collègues qui y sont amenés avec lui.
Leclercq dit avoir rencontré cet interviewé à l’étranger (hors du continent africain) où celui-ci serait arrivé au lendemain même de l’incendie. Avec quels moyens financiers aurait-il réussi à s’exfiltrer si vite, lui (le gardien) qui affirme plus haut qu’il est sous logé par un ami ? A noter que le même policier déclare être un adjudant, et l’on sait combien gagner un militaire de ce rang pour pouvoir se faire des économies jusqu’à quitter son pays en un temps deux mouvements et se retrouver hors du continent africain.
Mais ce n’est pas tout. Le conteur de Leclercq qui dit tout ignorer de ce qui devait se passer à l’entrepôt, affirme que son ami lui aurait indiqué une fumée qui s’élevait au loin vers le ciel et qu’au même moment, un camionneur passant par-là va les informer de l’incendie qui est en train de consumer l’entrepôt d’où il venait d’être relevé.
Cinéaste de piètre performance, Hubert Leclercq poursuit son bidonnage avec son interviewé fictif qui affirme plus loin que le fameux entrepôt contenait du vieux matériels des précédentes élections. Pourtant, la presse kinoise avait fait des reportages sur l’entreposage du nouveau matériel électoral venu de Matadi où il avait été débarqué.
Plus prosaïque encore est cette technicité dont semble faire preuve ce modeste adjudant qui suggère une manière d’appréhender celui qu’il présente comme commanditaire de l’incendie en parlant de bornage de ses communications, d’activation des antennes et même du précédent du procès Floribert Chebeya qui date de plus de dix années maintenant. Et last but not least, notre Sherlock Homes d’adjudant dit n’avoir pas vécu l’incendie, mais il affirme s’être fait dire que le camion anti-incendie de la Monusco avait été interdit d’agir. Risqué quand même comme déclaration lorsqu’on sait que ceci aurait déjà fuité depuis longtemps si cela avait été le cas.
Il ne reste pas moins que l’on puisse s’étonner d’autant de « précisions » de la part d’un individu qui n’a pas vécu les événements, mais qui déroule un film à faire tomber des nus. Même quand il avait déjà fui à l’étranger, « on » lui racontait des scènes de l’événement alors que lui-même dit ne pas savoir ce qu’il est serait advenu de ses collègues gardiens qu’il avait laissés au camp Kokolo.
Ce qui est vrai dans cette histoire à dormir debout, c’est que cette fois-ci, notre confrère Hubert Leclercq a tapé très fort dans le bidon qui, comme un tam-tam martyrisé, a fini par se trouer…
Qui est Hubert Leclercq ?
S’il faut chercher Hubert Leclercq (avec Olivier Kamitatu sur la photo d’illustration), il faut bien le localiser plus précisément autour des années 2012 à 2015 lorsqu’il se montre quelque peu assidu à Kinshasa, aux bons soins d’un certain Olivier Kamitatu, alors cadre de la majorité présidentielle. En 2015, les accointances entre les deux amis se resserrent de plus belle et l’ami Kamitatu présente le belge auprès de son nouveau mentor, Moïse Katumbi Chapwe qu’il a eu à fréquenter quelques temps à Lubumbashi. L’ancien Gouverneur de l’ex-Katanga vient de faire défection à la majorité ptrésidentielle et d’être rejoint par quelques cadres de la famille politique du Chef de l’Etat qui forme alors ce qui s’appelle G7 en référence aux 7 cadres et partis qui viennent de quitter la MP.
C’est de là que part la saga journalistique d’un « professionnel » plutôt atypique sur l’actualité politique congolaise qu’il lit plutôt sur un seul versant. Relayé de temps en temps par Marie-France Cros, Leclercq devient tellement accroc aux « retours d’ascenseur » de Katumbi qu’il perd toute lucidité et perspicacité quant au traitement de l’information. Tout simplement parce qu’il se fait désormais dicter ce qu’il doit écrire, voire même les mots à utiliser dans certaines circonstances. Pour la besogne, Olivier Kamitatu est bien à la manœuvre, lui qui a eu à flirter avec le journalisme dans les années 80’ au sein de « Zaïre Magazine ».
Tout passe donc par la plume (le clavier) de Leclercq jusqu’aux fake news, et la rédaction de lalibre.be laisse faire certainement en raison de la forte influence que Moïse Katumbi exerce sur elle. Suivez mon regard…
PDM