Ayant échoué dans leur déploiement pour empêcher la tenue des élections du 23 décembre, les opposants préparent déjà la contestation des résultats des élections du 23 décembre.
L’opinion se souviendra du troisième point de l’article 4 de l’accord de coalition politique des forces de l’opposition « LAMUKA » qui astreignait le candidat commun à « Porter les revendications de l’opposition contenues dans les déclarations de Kinshasa du 13 août 2018 et de Bruxelles du 12 septembre 2018, notamment, le rejet de la machine à voter, le nettoyage du fichier électoral, la sécurisation du processus électoral et la décrispation politique jusqu’aux élections de 23 décembre 2018 ». Toutes les analyses faites, ces conditionnalités laissaient entrevoir l’ombre des contestations futures des élections au cas où les stratégies utilisées par l’opposition ne réussissaient pas à empêcher la tenue des élections du 23 décembre. A l’analyse de plusieurs observateurs, cette opposition savait que malgré ses exigences, les élections se tiendraient sans qu’elles soient satisfaites, et qu’au cas où elle n’obtenait pas les résultats escomptés, elle pourrait facilement prétendre que les résultats des élections ont été tripotés parce qu’on a utilisé la machine « à voler » et que les électeurs sans empreintes digitales ou fictifs comme cette opposition les appelle auront été utilisés pour gonfler les suffrages obtenus par les candidats du Front commun pour le Congo(FCC). Pour les observateurs, l’opposition peut aussi contester les résultats des élections du 23 décembre en faisant valoir le fait qu’elles n’ont pas été inclusives et qu’elles ont été tenues alors que la décrispation n’était totalement effective.
A en croire d’autres analystes, Martin Fayulu ayant été préféré à l’un ou l’autre du tandem Félix Tshisekedi-Vital Kamerhe, pour la simple raison qu’il est le mieux indiqué pour brandir des revendications afin qu’il n’y ait pas élection et que le pays soit engagé dans une transition, au cas où il ne serait pas proclamé vainqueur, on doit s’attendre à ce qu’il actionne la machine de la contestation des résultats des élections. Une contestation que seule justifierait la déception engendrée par l’échec et l’amertume de n’avoir pas été proclamé lauréat de la présidentielle. C’est une certaine prudence qui pousse cette opposition à participer au scrutin présidentiel, espérant le gagner. Si elle vient à être désappointée, elle n’aura que la contestation des résultats comme moyen de se consoler ou comme arme pour se venger.
Autre fait qui montre que l’opposition prépare la contestation, c’est l’observation que depuis le lancement de la campagne, le jeudi 22 novembre, les présidentiables de l’opposition ne se déploient qu’à Kinshasa qui n’a pourtant que 10 % de l’ensemble des électeurs du pays. L’on n’a jamais cessé de le tempêter, Kinshasa n’est pas toute la RDC et que l’emporter sur ses challengers à la présidentielle à Kinshasa ne signifie pas que l’on a gagné cette élection sur toute l’étendue de la RDC. Si malgré cette évidence, l’opposition persiste à ne battre campagne qu’à Kinshasa et que le fiasco s’en suit, elle doit étrenner et accepter sportivement les résultats en sa défaveur.
Rien n’a été caché à l’opposition. On lui a fait savoir depuis des lustres que pour maximiser ses chances de l’emporter sur le candidat du FCC, elle devait s’unir. Tant s’en faut, cette opposition n’a pas pu s’unir pour ne proposer qu’un candidat unique. Qui plus est, elle ne bat pas campagne comme il faut. Des causes qui produiront, le moment venu, leurs effets.
Pourtant, de son côté, la Commission électorale nationale indépendante(CENI), poursuit l’opération de déploiement des kits électoraux et rassure que tout sera prêt avant le 23 décembre pour l’effectivité de toutes les trois élections programmées. Qu’y a-t-il à comprendre dans l’obstination d’une certaine opposition qui dit qu’il n’y aura pas élection le 23 décembre ? Si la faute ne viendra ni du gouvernement, ni de la CENI, on ne peut trouver l’explication que dans l’agenda caché des opposants et de ceux qui sont derrière eux. Pourtant, il faut que les élections se tiennent dans la paix et la bonne foi des parties prenantes pour qu’il y ait alternance civilisée, démocratique et constitutionnelle. Il faut battre campagne dans le respect de la loi et que seul le meilleur l’emporte. Les prémisses de la contestation sont déjà brandies par les opposants et il revient aux Congolais patriotes de faire échec à tous ceux qui, pour leur agenda caché, évoluent à contre-courant du rayonnement de la démocratie congolaise.
Yvon RAMAZANI