Pas besoin de discours ni d’image pour dire ce qui est. Kinshasa, la difficile ville qui a longtemps été considérée comme le bastion de l’opposition et la Waterloo de la majorité a montré un nouveau visage saisissant. Les deux groupes politiques traditionnels se sont, en effet, affronté en l’espace de 24 heures autour d’un débat politique commun relatif au processus électoral. Un moment de mesure lorsque chacun revendique « le peuple ».
Le fait s’est démontré, et depuis plus de 24 heures, les statisticiens se perdent en conjecture, mais les estimations se cristallisent : « des centaines » lors de la marche de l’opposition qui en était à sa deuxième manif’ publique après son meeting d’il y a un mois pratiquement et qui avait drainé « des milliers » de militants. Mais entre des « milliers » et des « centaines », il semble clairement qu’il y a eu peau de chagrin. Et pendant ce temps, la machine à voter est là et les enrôlés sans empreintes digitales demeurent légitimes.
Pendant ce temps aussi, le Front Commun pour le Congo (FCC), structure de naissance récente après l’île de Gorée, le « Rassemblement » de Genval et «Ensemble » d’Afrique du Sud côté opposition sans compter les 7 mousquetaires en quête désespérée d’un candidat commun après avoir longtemps « exigé » de connaître le dauphin d’en face, le FCC donc est sorti sur la terrible place publique kinoise avec son candidat unique. Et le verdict est clair et simple : le discours désormais est à la critique sur l’usage des moyens d’Etat ou encore des bagarres sur des « transports » qui auraient été offerts aux manifestants. Personne, cependant, ne fait mention des 5$ de Katumbi donnés aux manifestants pour une marche qui n’aurait pas drainé plus de 999 personnes. En psychologie social, lorsque l’on cherche des explications sur un évènement, c’est qu’on établit que cet évènement s’est effectivement produit. Et dans le cas de figure, c’est le FCC qui s’est testé positif sur la place frondeuse de Kinshasa, capitale de la RDC.
Car, en effet, tous les médias nationaux et étrangers parlent de « centaines » (soulignez le pluriel) de marcheurs de vendredi dernier. Or, « centaine » ne se limite qu’à 999, puisqu’au-delà on tombe dans le « millier ».
Le débat peut donc être clos à ce niveau, même s’il faudra établir que Kinshasa est tombée. Cette même ville frondeuse vibre jusque ce dimanche au rythme des exclamions sur cet exploit de la majorité qui aura fait une démonstration multiple : d’abord en réussissant sa mobilisation jusqu’au-delà des pronostics (certains observateurs affirment même que le FCC s’est sous-estimé puisqu’il avait les moyens de mettre 80.000 personnes au stade des Martyrs) rt ensuite (et surtout) en engrangeant un précédent historique de faire un meeting politique qui s’arrête à 12 heures juste.
Surtout lorsqu’on sait que les mobilisations commencent à 5 heures matin pour des meetings qui démarrent vers 14heures comme plusieurs fois à Ndjili St Thérèse et quelques fois sur le terre-plein de Triomphal.
Jonas Eugène Kota