Mgr Fridolin Ambongo boude l’invitation lui adressée pour la cérémonie d’investiture de Félix Tshisekedi pendant qu’à la veille de l’événement, la Cenco fait circuler son rapport sur les résultats de l’élection présidentielle. Grave camouflet qui indique déjà les couleurs que va prendre le clergé catholique pendant le mandat Fatshi.
« Une invitation n’est pas une convocation. Ce serait comme nous renier nous-mêmes ». Les propos sont de Mgr Fridolin Ambongo, Archevêque de Kinshasa, qui répondait mardi à une question de France 24 de savoir si lui, ou l’église catholique répondrait à l’invitation à la cérémonie d’investiture de Félix Tshisekedi. Visiblement, l’église catholique demeure arcboutée sur sa position ne reconnaissant pas Félix Tshisekedi comme vainqueur de la présidentielle.
Allant plus loin, le successeur de Mgr Monsengwo ne présage rien de bon pour le mandat Tshisekedi qu’il assimile déjà au régime sortant. « Je crains fortement que le même système continue avec le nouveau Président (..) », déclare encore l’Archevêque de Kinshasa, alors que le nouveau Président n’a encore posé aucun acte de gestion. Bref, une déclaration qui n’est basée sur aucun élément palpable pour la justifier.
Tout de même, Mgr Ambongo semble se contredire lorsqu’il adresse un message à Félix Tshisekedi, lui disant de ne pas oublier d’où il vient. « Qu’il n’oublie pas d’où il vient. Il vient du peuple. Le peuple souffre. Qu’il n’oublie pas le combat du peuple ». En clair, lorsque l’on vient de quelque part, c’est que l’on est arrivé quelque part d’autre.
Sauf à être mauvaise perdante, ces déclarations indiquent manifestement la direction que prend l’église catholique. « Tout indique, en effet, qu’elle se range dans l’opposition et compte bien y jouer pleinement son rôle, loin du milieu du village », observe un téléspectateur qui a suivi Fridolin Ambongo sur France 24.
Mauvaise perdante ?
Comme si cela ne suffisait pas, c’est ce mercredi que commence à circuler dans les réseaux sociaux le rapport inédit de la Cenco sur les résultats de l’élection présidentielle. Un document de 30 pages auquel est jointe une lettre de transmission datée du 15 janvier 2019 et adressée au Président de la Ceni.
Cette publication coïncide avec le programme de l’investiture de Félix Tshisekedi, une cérémonie qui focalise l’attention de la planète d’où fuse pourtant des messages de félicitations et de reconnaissance de Fatshi comme Président de la République élu. En couplant cette publication aux déclarations de Mgr Ambongo, on se poserait la question de savoir quel message la Cenco voudrait transmettre si ce n’est réitérer sa position.
Une posture qui est loin de contribuer à la paix sociale tel que sollicité par l’ensemble des partenaires nationaux et internationaux, y compris ceux qui, au départ, avait douté des résultats de la Ceni.
Jonas Eugène Kota
