QUERELLES DES ORDONNANCES : SYLVESTRE ILUNGA APRES BRUNO TSHIBALA

En son temps, le Premier ministre Bruno Tshibala et son Gouvernement avaient aussi été zappés dans la nomination des nouveaux dirigeants à la SNCC et à la Gécamines. Les ordonnances (les premières en tout cas) ne portaient pas non plus le contreseing du Premier ministre et souffrirent d’application pendant plus d’une année avant d’être libérés très récemment après des réglages politiques.

Sylvestre Ilunga a décidé de ne pas reconnaître sa responsabilité sur les dernières mises en place opérées dans l’armée et la magistrature par le Président de la République. Dans une déclaration hier, le Premier ministre dit n’avoir donné aucun mandat à son intérimaire, le VPM Gilbert Kankonde, pour l’engager en contresignant des documents d’une si haute importance sans le consulté comme il le lui avait indiqué dans sa lettre d’intérim. Le chef de l’Exécutif national est d’autant plus choqué que tout s’est passé derrière son dos pendant qu’il se trouvait en mission de service sur instruction du Président de la République.

Même la publication desdites ordonnances s’est faite à son insu, pendant qu’il participait au conseil des ministres. Il l’a appris dans les médias comme tout citoyen lambda.

Désormais, on voit s’installer une nouvelle crise, aussi bien institutionnelle au niveau de l’Exécutif national que politique au sein de la coalition FCC-CACH. Une énième qui jonche le chemin du Congo de l’alternance dite pacifique et civilisée.

Cependant, cette querelle autour des ordonnances présidentielles n’est pas la première du genre. Déjà en son temps, Bruno Tshibala et son gouvernement sortant y avaient été confrontés autour de la tristement historique affaire des nominations à la Gécamines et la SNCC. L’on se souvient, en effet, que ces ordonnances n’avaient pas été délibérées en Conseil des ministres, le chef de l’Etat ayant décidé, par son Directeur de cabinet de l’époque, de déclarer le Gouvernement démissionnaire et de reprendre, pendant près de neuf mois ses prérogatives.

On se souvient également que contrairement à la procédure en la matière, ces ordonnances n’avaient pas été transmises au journal officiel pour publication par le Secrétariat général du Gouvernement. C’est, en effet, ce dernier qui dresse le procès-verbal attestant des délibérations en conseil des ministres et qui accompagne lesdites ordonnances au journal officiel, ce qui ne fut jamais le cas à l’époque.

Enfin, on se souvient aussi du flottement observé autour de ces ordonnances dont deux copies distinctes circulèrent en son temps. Le premier, qui avait provoqué le tollé, ne portait pas le contreseing du Premier ministre Bruno Tshibala, tandis que le second le portait.

Qu’à cela ne tienne, ces ordonnances souffrir d’exécution suite au refus de la ministre du Portefeuille de l’époque, Wivine Mumba, de notifier les heureux promus afin qu’ils prennent leurs fonctions. Son successeur, Clément Kwete en fera de même. C’est seulement très récemment, soit plus d’une année après, que ces ordonnances connaîtront un dénouement politique pour être appliquées dans le lot des autres nominations intervenues également dans quelques entreprises publiques.

Pour autant que la nouvelle situation porte sur le même problème de contreseing dénoncée par le Premier ministre Sylvestre Ilunga, on espère qu’il pourra également trouver un dénouement politique qui épargnera le pays de l’enlisement de cette crise qui, pire que les autres, fait déjà craindre le pire.

JEK

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