FAUSSES RUMEURS SUR LA RÉDUCTION DU BUDGET 2020 PAR LE MINISTRE DES FINANCES

Depuis ce lundi matin, de folles rumeurs se sont emparé des réseaux sociaux et certains médias en ligne, faisant état de la réduction, par le ministère des Finances, du niveau du budget de l’exercice 2020. Voté au parlement et promulgué par le Président de la République à hauteur d’un peu plus de Usd 10 milliards, ce budget aurait été réduit de moitié, soit à 5,5 milliards. Et comme on peut s’y attendre, la rumeur s’accompagne des commentaires d’usage tendant à crédibiliser ce qui, après vérification, n’est rien de plus qu’un fakenews basé sur une mauvaise interprétation des théories des finances.

En effet, selon une note ad hoc du ministère des finances, qui peut être consultée sur son site internet, c’est plutôt le plan de Trésorerie du secteur public du ministère des Finances qui a été réduit de 31,70%. Ceci fait passer les recettes fiscales et non fiscales du budget 2020 de 7,735 milliards USD à 5,283 milliards USD. Cette réduction entraîne ipso facto la réduction des assignations des trois régies financières par rapport à leur niveau du Budget tel que voté au Parlement et promulgué par le chef de l’Etat.

Les assignations de la Directions des douanes et accises passent de 4.506.569 millions CDF à 2.538.430 millions CDF, celles de la Directions générale des impôts (DGI) de 6.046.975 millions CDF à 4.489.570 millions CDF et celles de la DGRAD se situent désormais à 1.612.400 millions CDF contre 2.040.377 millions CDF prévus au budget 2020.

On explique qu’il n’y a pas de confusion à faire entre un plan de trésorerie et le budget correspondant. Celui-ci n’est qu’un outil de gestion et de pilotage de l’exécution d’un budget, cela en fonction des fluctuations conjoncturelles et des contraintes du moment. Des fluctuations et des contraintes qui font donc qu’un plan de trésorerie sois sujet à ajustements quasi réguliers.

Pour le cas d’espèce, le ministère des Finances fait savoir que le nouveau niveau des recettes visé au plan de Trésorerie sont en rapport avec les « aux déclarations actuelles des Régies financières après prise en compte notamment des ralentissements consécutifs  de la croissance mondiale et leurs répercussions sur la croissance intérieure ainsi que  des effets décalés résultant de l’effondrement au dernier trimestre 2018 du cours du Cobalt ». Et de poursuivre : « Le nouveau niveau des recettes  a été déterminé en appliquant un accroissement de 20% sur les recettes courantes arrêtées à fin décembre 2019 (CDF 7.487,947 milliards) sur la base de la tendance observée au cours des trois derniers exercices. Leur mensualisation est obtenue en appliquant la pondération moyenne mensuelle par rubrique ».

Quant au différentiel entre le premier et le second plan de Trésorerie, la même source renseigne qu’il procède « notamment à la variabilité de la conjoncture, de la périodicité liée aux délais de  mise en œuvre des mesures d’encadrement des recettes et à l’impact des réformes structurelles envisagées en 2020 ».

Pour finir, l’on rappelle que la loi des finances répondant de l’autorité budgétaire qu’est le Parlement, elle ne peut être modifiée par aucune autre instance, même pas le ministère des Finances. Ceci est d’autant plus connu que cette rumeur de révision s’avère relever des pêcheurs en eaux troubles qui s’emploient à exploiter les frictions entre les alliés pour parvenir à la fragiliser et à l’imploser.

Yvon RAMAZANI

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