MARCHÉ CENTRAL : KANKONDE Vs NGOBILA DERRIÈRE DES LIBANAIS ET DES CORÉENS !

Sous couvert d’un projet de construction (et non de modernisation) d’un nouveau marché central, le Gouville/Kinshasa aurait choisi des partenaires coréens après avoir dégagé le libanais Hassan qui bénéficierait désormais d’appuis au ministère de l’Intérieur pour sauver ses magasins pavillonnaires. Au milieu, les commerçants, en arrêt d’activités depuis deux mois sous prétexte du covid-19, n’en pouvaient plus : ils ont dit leur ras-le-bol ce mardi matin.

Une vive tension s’est observée ce mardi matin aux abords du marché central de Kinshasa/Gombe où la police a repoussé les commerçants qui réclamaient la fin du confinement de la commune de Gombe et la réouverture de ce marché. Ce dernier est fermé depuis maintenant deux mois suite à cette mesure de confinement qui devait pourtant durer deux semaines seulement. Les commerçants ne savent plus comment survivre depuis l’interdiction de leurs activités dans ce marché. Ils sont d’autant plus désemparés que l’autorité urbaine ne se montre pas clair et précis sur quand reprendront leurs activités.

Les choses se sont compliquées le week-dernier avec l’escalade entre le Gouverneur de la ville, Gentiny Ngobila, et le Vice-premier ministre en charge de l’Intérieur, Gilbert Kankonde, sur la suite à donner à cette demande. Alors que sa tutelle lui demande de rouvrir ce marché et de déconfiner Gombe, l’autorité urbaine campe sur sa position et se dit déterminée à poursuivre son programme d’assainissement et de modernisation du marché central jusqu’au bout.

La lutte d’intérêts qui oppose Ngobila et Kankonde

Cette confrontation entre le VPM/Intérieur et le Gouville aurait, cependant, d’autres ramifications qui remonteraient plus loin avant même la pandémie du covid-19. Des ramifications qui toucheraient à des intérêts impliquant les deux protagonistes. Des sources approchées par congovirtuel.org assurent, en effet, que Gentiny Ngobila et Gilbert Kankonde seraient en lutte pour le contrôle du marché central dont ils défendraient des intérêts des Coréens (pour Ngobila) et des Libanais (pour Kankonde).

L’affaire prend corps le 21 janvier 2020 à l’Hôtel de ville au cours d’une réunion au cours de laquelle Gentiny Ngobila annonce aux délégations des vendeurs et au comité de gestion du marché central son projet de réhabilitation et de modernisation de ce marché. Sur base, indique-t-on, des plaintes des vendeurs, le Gouville projette de démolir le bâtiment bâti au cœur du marché par la société Safricom du libanais Hassan Mourad dans le cadre d’un contrat que celui-ci avait signé avec les administrations urbaines précédentes.

Le motif principal (ou officiel ?) de cette démolition est que ce bâtiment est construit sur des égouts et autres ouvrages de drainage, ce qui serait à la base des inondations de nombre de pavillons et de la stagnation des eaux à travers presque l’ensemble du marché.

Vrai ou faux ? L’autre réalité est que Gentiny Ngobila, qui prévoit la modernisation du marché central dans son programme, n’a jamais été chaud avec la poursuite du contrat avec le sujet Libanais qu’il a toujours accusé de n’avoir jamais respecté les clauses qui le contraignaient d’assainir et moderniser le marché. A la place, se plaignait le premier citoyen de la capitale, le commerçant libanais n’a construit que des magasins et des dépôts qu’il loue à prix d’or à des expatriés pendant que les Congolais vendent dans des conditions d’insalubrité causée, selon lui, par la démission de ses obligations par Hassan.

Il faut rappeler, à ce stade, que Gentiny Ngobila avait déjà résilié, en novembre 2019, le contrat qui liait l’Hôtel de ville à la société Safricom du libanais Hassan Mourad depuis 2005. A la mi-mars 2020, lorsque s’amorce le programme de confinement de la Gombe et de fermeture du marché central, Gentiny Ngobila passe à l’action. En plus du bâtiment central qu’il comptait démolir, il parle désormais des 100 autres magasins pavillonnaires construits par Hassan et qu’il décide aussi de démolir.

Mais ce n’est pas tout. Si, jusque-là, le successeur de Kimbuta parle d’assainissement et de modernisation du marché central, cette fois-ci, il annonce carrément la construction d’un nouveau marché moderne. Début juin déjà, des maquettes attribuées à ce projet sont diffusées dans les réseaux sociaux. Les Kinois comprennent alors qu’en fait de confinement pour besoin d’assainissement, Ngobila est entrain de délocaliser les commerçants vers des marchés dits provisoires pour créer les conditions de l’érection de ce marché. L’attributaire du projet, dont on ignore le mode de sélection, serait un investisseur sud-coréen dont l’identité n’a pas encore été révélée à votre média en ligne.

Hassan trouve protection à l’Intérieur, les Kinois laissés pour compte

C’en est trop pour Hassan Mourad qui, d’ailleurs, depuis l’avènement de Gentiny Ngobila à la tête de la ville de Kinshasa, avait tôt fait de se chercher des (nouveaux !) parapluies politiques pour défendre ses intérêts. Il aurait ainsi trouvé une oreille attentive du côté de la vice-Primature à l’Intérieur. C’est ce qui, selon nos sources, intéresserait le patron de la territoriale. Celui-ci se montrerait désormais très sensible à ce dossier qui, aux dires de ses proches et de certains militants Udps dans les réseaux sociaux, toucherait au sort de plus de 5 mille familles qui vivent des activités du marché central. Le VPM craindrait donc que la capitale ne sombre dans des émeutes sociales que pourrait causer le maintien de la fermeture du marché central.

Ainsi donc, au beau milieu des contradictions d’une riposte au covid-19 dont le commun des citoyens a du mal à percevoir les effets salvateurs éventuels, le vécu quotidien des kinois ferait l’objet d’un grave conflit d’intérêts entre des commerçants libanais et coréens sous couvert de personnalités revêtues de l’autorité de l’Etat. Dossier à suivre…

JEK

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